Petit survol avec Philippe Larrouquère-Hereyre, son Commissaire général, du programme de la prochaine édition de Serious Games Expo qui se tiendra à Lyon du 20 au 21 novembre 2013
Serious Game Expo est un événement majeur sur le marché français du serious game…
Philippe Larrouquère-Hereyre : Depuis 9 ans la région Rhône-Alpes et le Grand Lyon accueille la filière du Serious Game dans le cadre du Serious Game Expo. Le développement et l’évolution de la filière a fait du Serious Game Expo le rendez-vous en effet incontournable en matière de jeux sérieux en France. Imaginove, pôle de compétitivité et porteur du salon, est également soutenu dans sa démarche par la DIRECCTE et le CNC. L’objectif est d’accompagner et d’aider les acteurs de la filière à développer leur marché et de permettre aux entreprises de former, recruter, communiquer, promouvoir leurs produits et de toucher de nouvelles cibles via ces nouvelles solutions interactives. Mais aussi de s’ouvrir aux autres métiers et marchés.
Serious Game Expo permet aussi bien sûr aux participants de découvrir les dernières nouveautés, de partager des retours d'expérience, de rencontrer des experts, d'élaborer des projets de serious game et de trouver les partenaires adaptés.
Quelles ont été les principales évolutions des serious games ces dernières années?
Philippe Larrouquère-Hereyre : Les serious games ont beaucoup évolué. D'abord vers des solutions mobiles, avec l'utilisation des tablettes et smartphones. Evolution aussi vers des jeux en réseau pour permettre l'apprentissage de processes collectifs. Je mentionnerai enfin une évolution de l'offre vers des prix plus accessibles aux PME avec le développement d'éditeurs de serious games permettant de développer soi-même un jeu sérieux, et la commercialisation de serious games sur étagère.
Notons aussi le rapprochement des serious games avec le vaste secteur de la simulation, les deux s'enrichissant mutuellement. On constate que le serious game s'approprie les démarches d'immersion ; la simulation y gagne aussi dans son mariage avec les serious games, notamment en favorisant la motivation des apprenants.
L'application des serious games est-elle restreinte à des problématiques de formation et des secteurs particuliers ?
Philippe Larrouquère-Hereyre : Le serious game est applicable à tous les publics et tous les secteurs. Il est un des outils à disposition des responsables formation pour améliorer la qualité des formations, et dans certains cas pour optimiser les coûts de formation. Le serious game permet de simuler des situations, des interactions, des postes de travail, des lignes de production. Il permet de tester des procédures dans un environnement protégé - ce qui est indispensable pour certains secteurs : on ne va pas bruler des immeubles pour faire un exercice nécessaire dans le parcours de formation des pompiers, les médecins peuvent aussi apprendre certains gestes avant de les pratiquer pour la première fois en salle d'opération, etc.
Rendant la formation ludique, nous l'avons dit, il renforce la motivation des salariés dans leurs apprentissages, et permettent de désinhiber certains apprenants qui n'oseraient pas pratiquer en formation devant les autres apprenants. En quelque sorte une manière de se confronter à la "réalité" sans risques. D'ailleurs les taux de satisfaction sont très élevés chez les apprenants : le serious game est un média de formation à la fois innovant et pérenne pour les responsables formation, même s'il ne remplace pas les autres modalités… Il est encore plus performant quand le formateur peut revenir avec l'apprenant sur ce qui a été fait lors de la simulation.
Toutefois, il est vrai qu'il trouve des secteurs d'application pionniers avec la santé aussi bien dans la formation des professionnels que dans celle des patients, la banque, l'assurance par exemple, ou dans les entreprises du CAC 40 qui disposent de budgets importants ! Le serious game ou advergame poursuit aussi son développement dans d'autres domaines, comme celui de la communication, en intégrant de plus en plus les stratégies de marketing digital… Je pense aux campagnes Oasis, Nespresso, Tippex… Il est très utilisé dans la communication BtoC.
Des applications qui se traduiront dans la variété des nominés aux Serious Games Awards de nouveau délivrés lors de l'événement, dans trois domaines clés : formation / RH, marketing / communication, santé… Beaucoup de candidatures qui seront étudiées à la loupe par un jury composés de professionnels.
Quels sont les principaux axes et thématiques des conférences de l'édition 2013 ?
Philippe Larrouquère-Hereyre : On retrouve les trois axes valables pour les awards… Le cycle de conférences est destiné à des participants qui, ayant entendu parler du serious game, souhaitent prendre des repères, connaître les types de serious game en fonction des objectifs pédagogiques, les coûts…
On se préoccupera beaucoup des usages en 2014, notamment dans l'intégration des serious games avec le knowledge management… Au programme aussi : simulation et immersion. Nos intervenants sont des experts et des praticiens, formation, DRH, qui viendront partager dans les ateliers ou les plénières un retour d'expérience sur les serious games utilisés dans leur entreprise. Sans langue de bois, et démonstrations à l'appui ! Et cerise sur le gâteau : une conférence plénière avec Joël de Rosnay.
Propos recueillis par Michel Diaz
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